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Journées européennes du Patrimoine 2022 : 5 monuments fluviaux remarquables

Solène, canal reporter, 22 septembre 2022

Categories liées à l'article: Carnet de voyage.

A l’occasion des journées européennes du pat­ri­moine, nous avions envie de par­ler de notre pat­ri­moine flu­vial. Les canaux ont été con­stru­its, essen­tielle­ment pour gag­n­er du temps sur le trans­port de marchan­dis­es, au temps des dili­gences et autres voitures à cheval, c’est-à-dire entre le XVIème siè­cle et le XIXème siè­cle. Ce qui est para­dox­al, c’est que ces voies, autre­fois rapi­des, sont dev­enues des voies douces d’aujourd’hui.

En fonc­tion des dif­fi­cultés du ter­rain, des ouvrages remar­quables ont été con­stru­its. Ils font aujourd’hui par­tie de notre pat­ri­moine, au même titre que ces canaux qui font totale­ment par­tie du paysage. On en oublierait presque qu’ils ont été con­stru­its de la main de l’homme.

1- Le plan incliné d’Arzviller sur le canal de la Marne-au-Rhin

arzviller

Le canal de la Marne au Rhin, a été con­stru­it à par­tir de 1838, avec pour but de reli­er 2 grands fleuves : la Seine et le Rhin. Pour le tracé de ce canal, il faut trou­ver une solu­tion pour pass­er les Vos­ges du Nord. Si une par­tie de ce dénivelé est franchi grâce à des souter­rains, une échelle de 17 éclus­es était néces­saire pour franchir la dénivel­la­tion d’Arzviller de 44 mètres.

Franchir cette échelle d’écluses était alors inter­minable : une dizaine d’heures. Sans compter le gaspillage d’eau, qui posait chaque année des soucis de manque d’eau sur ce canal.

Le plan incliné a donc été con­stru­it afin de rem­plac­er cette échelle de 17 éclus­es. Sa con­struc­tion est par­ti­c­ulière­ment récente, car sa mise en ser­vice date de 1969.

C’est un incon­tourn­able de vos vacances flu­viales en Alsace, tou­jours un grand moment que de mon­ter dans cet ascenseur à bateau.

2 — Le tunnel de Malpas sur le canal du Midi

Sur le canal du Midi, retrou­vez le tun­nel de Mal­pas, sur la com­mune de Nis­san-lez-Enserune. Plus qu’un ouvrage qui se dis­tingue par sa beauté, c’est l’histoire de sa con­struc­tion qui force le respect.

Nous sommes en 1679, le chantier de la con­struc­tion du canal du Midi, atteint la colline d’Ensérune. Le pro­jet a ses détracteurs, mais Pierre-Paul Riquet, qui est à l’origine et maitre d’ouvrage de ce pro­jet y croit dur comme fer. Arrivé à la colline d’Ensérune, la désil­lu­sion fut grande : à seule­ment quelques mètres du sol, pour­tant très dur, se cache une mon­tagne de grès, au sol très fri­able, avec d’importants risques d’éboulements.

Les opposants à ce pro­jet, jubi­lent. La con­struc­tion du canal du midi est men­acé. Col­bert, min­istre en charge à l’époque, annonce sa vis­ite pour décider de l’avenir du canal.

Pierre-Paul Riquet décide alors de con­tin­uer en secret les travaux, mal­gré les risques. En moins de 8 jours un essai de tun­nel est per­cé, soutenu par une voûte en ciment de bout en bout. M. Riquet, fait venir un inten­dant du min­istre afin de le per­suad­er de con­tin­uer les travaux.

Le tun­nel de Mal­pas, est un témoignage de cette réus­site et de cette obsti­na­tion qui n’a jamais quit­té M. Pierre-Paul Riquet.

3 — Le chemin de halage creusé dans la falaise à Bouziès 

Avant la motori­sa­tion des bateaux, ceux-ci étaient halés (tirés) par des ani­maux, voire par des hommes, sur les chemins de halage.

Le Lot, est une riv­ière bor­dée par des falais­es. C’est absol­u­ment somptueux, mais pour tir­er des bateaux, cela n’était pas pos­si­ble. En 1895, un chemin de halage a été creusé directe­ment dans la falaise à Bouz­iès. Celui-ci n’est vis­i­ble qu’en bateau ou à pied.

De 1985 à 1989, un artiste toulou­sain, Daniel Mon­nier a sculp­té sur 300 mètres ce chemin. Les sculp­tures font écho à la vie de la riv­ière le Lot.

4 — Les voûtes de la Collancelle sur le canal du Nivernais

Voutes de la collancelle

Après un hiv­er très rude en 1784, la con­struc­tion d’un canal reliant les bassins de la Loire et de l’Yonne (relié à la Seine) est décidé. Le but est de faciliter le flot­tage du bois du Mor­van vers Clamecy.

Une des prin­ci­pales dif­fi­cultés du par­cours est le pas­sage de la mon­tagne de la Col­lan­celle. Le seul moyen est de la percer. Ce sont 3 tun­nels suc­ces­sifs qui sont creusés de 758 mètres, puis 268 mètres et enfin 212 mètres de longueur. Entre cha­cun des tun­nels se trou­ve une tranchée, une par­tie du canal non couverte.

Acces­si­ble unique­ment en bateau, les voûtes de la Col­lan­celle sont nav­i­ga­bles seule­ment en sens unique. Le sens de la nav­i­ga­tion change toutes les heures.

5 — Le pont canal de Briare

pont canal de Briare

Les bateaux qui descendaient le canal latéral à la Loire, devaient tra­vers­er la Loire afin de de rejoin­dre le canal de Bri­are de l’autre côté du fleuve. Cette tra­ver­sée était assez périlleuse et soumise aux aléas du débit du fleuve. C’est ce qui a motivé la con­struc­tion du pont-canal aujourd’hui le plus célèbre de France, inscrit aux mon­u­ments his­toriques depuis 1976.

Le pont-canal de Bri­are a longtemps été le plus long pont métallique du monde, avec ses 662 mètres. Il a été détrôné en 2033 par le pont-canal de Magde­bourg, sur l’Elbe (918 mètres).

La maçon­ner­ie pour les piles et culées a été con­fiée à Gus­tave Eif­fel, et la cuvette métallique à l’entreprise Day­dé & Pillé.

En 2021, il a été élu, 4ème mon­u­ment préféré des français, dans l’émission de Stéphane Bern : « Le Mon­u­ment préféré des Français », der­rière la place Stanis­las à Nan­cy (1er), le château de Guil­laume-Le-Con­quérant à Falaise dans le Cal­va­dos (2ème) et les tours de la Rochelle (3ème).

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