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Balade sur le Canal du Nivernais (Témoignage clients)

Solène, canal reporter, 25 mai 2023

Categories liées à l'article: Bourgogne, Carnet de voyage.

CHÂTILLON-EN-BAZOIS 

– Balade sur le Canal du Niver­nais en France – 
His­toire d’une prom­e­nade en bateau 

Du départe­ment de la Nièvre à Décize sur Loire, nous entrons dans le Canal du Niver­nais qui nous emmène plus au nord dans le départe­ment de l’Y­onne jusqu’à la ville d’Auxerre. 

C’est une oasis de silence et de nature avec de très petits vil­lages pas tou­jours situés à prox­im­ité du canal. Une région rurale, peu peu­plée où la nature est reine. 

Mai­son éclusière pittoresque

Nous avons embar­qué sur un bateau de loca­tion des Canalous à Digoin (départe­ment de Saône-et-Loire en région Bour­gogne-Franche-Comté). On est début avril et mal­gré le réchauf­fe­ment cli­ma­tique, il fait assez frais et il y a eu quelques fois du gel au sol le matin. Nous pou­vons penser que tout cela n’est pas bien engageant, mais détrompez-vous ! 

Le pont-canal sur La Loire à Digoin

CANAL LATÉRAL À LA LOIRE

Il nous a d’abord fal­lu faire un long tra­jet latéral à la Loire avant d’arriver à Decize. Juste après le départ de Digoin nous avons aus­sitôt emprun­té un ‘pont canal’ au-dessus de la Loire. Un beau long pont, juste assez large pour laiss­er pass­er un navire ‘Gabar­it Freycinet’. De l’autre côté du pont on arrive directe­ment devant une petite écluse. 

Vous pou­vez obtenir beau­coup d’in­for­ma­tions à chaque mai­son éclusière.

Sur le canal latéral à la Loire, avant d’arriver à Decize, nous devons pass­er en tout 16 éclus­es. Le 1er jour, nous n’avons pu par­courir que 45km, car un grand bateau nous précé­dait, et nous devions atten­dre notre tour pour pass­er les éclus­es. Ain­si, nous avons pu bien prof­iter des paysages et pren­dre notre temps. C’est agréable parfois. 

Un yacht belge Pilchaar a hiverné en France et est main­tenant sur le chemin du retour

DECIZE

Dans l’après-midi du jour 2, nous arrivons à Decize, où il y a une liai­son avec la Loire qu’il faut remon­ter pour rejoin­dre le Canal du Nivernais.

La Loire à Decize avec l’é­cluse du port de plai­sance en arrière-plan

Entre deux éclus­es se trou­ve un grand port de plai­sance avec de nom­breuses instal­la­tions por­tu­aires et égale­ment un accès aux com­merces et au super­marché de Decize. Début avril, toutes les instal­la­tions du port n’étaient pas encore ouvertes, mais nous avons pu bien prof­iter de la ville et de ses nom­breux commerces. 

La Loire à Decize avec l’é­cluse du port de plai­sance en arrière-plan

Douce­ment et prudem­ment nous avons emprun­té la courte por­tion nav­i­ga­ble de la Loire à Decize. En ce début de sai­son, toutes les sig­nal­i­sa­tions n’avaient pas encore été replacées, il nous a fal­lu redou­bler de pru­dence car seule­ment ¼ de la largeur de la Loire est nav­i­ga­ble à cet endroit. En tous cas, c’était vrai­ment une belle expéri­ence de pou­voir nav­iguer sur le plus long fleuve de France. 

La Loire à Decize nav­i­ga­ble sur moins de ¼ de sa largeur

CERCY-LA-TOUR

De l’é­cluse 35 de Decize Canal du Niver­nais à l’é­cluse 15 de Châtil­lon-en-Bazois, il y a 51 km à parcourir. 

Nous déci­dons de pren­dre notre temps pour prof­iter pleine­ment de la nature, mal­gré une météo capricieuse.

L’é­cluse 35 ouvre pour la pre­mière fois cette saison…

Un pas­sage pit­toresque mais étroit.

Après 15 km et 6 éclus­es, nous arrivons à Cer­cy-la-Tour, petite ville et car­refour de divers­es routes régionales. Nous pas­sons la nuit ici en prévi­sion que le lende­main (Tous les jeud­is — NDLR) est jour de marché ici. Nous sommes amar­rés à l’un des deux appon­te­ments pour bateaux de plai­sance. A prox­im­ité d’une pizzeria.

Notre-Dame de Cercy-la-Tour

Situé con­tre une colline, vous avez une belle vue sur les envi­rons d’en haut. Une immense stat­ue de la Vierge Marie se dresse au som­met de la colline. Une courte mon­tée raide vous amène au som­met de la colline. À côté de l’église se trou­ve une place où se déroule le jour du marché hebdomadaire.

Des ran­don­neurs regar­dent une éclusière manœu­vr­er l’écluse

LE CANAL DE NIVERNAIS

Après un tour au marché de Cer­cy-la-Tour, nous con­tin­uons notre chemin en bateau sur le canal du Nivernais.

Cer­tains chalets éclusiers peu­vent être loués en rési­dence sec­ondaire ; idyllique

Une piste cyclable a été amé­nagée le long du canal. Les marcheurs et les joggeurs l’u­tilisent égale­ment. Ici et là, nous voyons des car­a­vanes, camp­ing-car, et autres vans, le long du canal. Les pêcheur, nom­breux au bord du canal, instal­lent de petites tentes et prof­i­tent du calme de la nature pour s’adonner à leur passion. 

Toutes les per­son­nes que nous ren­con­trons sem­blent heureuses, et notam­ment les éclusiers qui nous guident, et sont tou­jours de bons con­seils, pen­dant le pas­sage des quelques écluses.

L’ar­rêt au camp­ing de Panneçot

La belle région calme est donc prop­ice à tous les types de tourisme : sur et au bord de l’eau.

Il y a tou­jours une petite riv­ière qui coule le long du canal. Nous nav­iguons main­tenant le long de l’Aron jusqu’à ce que la riv­ière partage le canal entre deux éclus­es. A Pan­neçot, un petit port a été amé­nagé tout autour juste à côté d’un camp­ing ouvert de mai à octo­bre. Un endroit calme et bien­venu pour pique-niquer et éventuelle­ment pass­er la nuit. 

Une échelle à pois­sons nou­velle­ment con­stru­ite au bar­rage de Panneçot

Dans ces haltes flu­viales, Nous pou­vons branch­er notre bateau au réseau élec­trique et faire le plein d’eau du bateau. En sai­son, vous pou­vez égale­ment utilis­er les réseaux WiFi. Cer­tains restau­rants sont ouverts égale­ment en saison. 

A par­tir de là, le canal est très sin­ueux. Une dizaine d’é­clus­es et de nom­breux virages ser­rés ser­pen­tent dans le paysage. Ici et là, un château et dans cer­tains vil­lages un peu plus loin du canal, il y a des vil­lages à vis­iter et des restau­rants. Ouver­ture générale­ment durant la sai­son esti­vale, cer­tains assurent des livraisons. Il faut se ren­seign­er auprès de l’office du tourisme local. 

Endroit calme pour pass­er la nuit

Nous pas­sons la nuit quelques kilo­mètres avant notre point de retour, dans un endroit mag­nifique afin de prof­iter de la nuit dans ce mag­nifique décor naturel. Il y a aus­si un camp­ing-car avec une plaque d’im­ma­tric­u­la­tion allemande.

VOÛTES-DE-LA-COLLANCELLE

Depuis la base de loca­tion de bateaux de Digoin, nous avons fait un aller-retour en direc­tion d’une autre base de loca­tion à Châtil­lon-en-Bazois. Une vis­ite incon­tourn­able se trou­vant à quelques kilo­mètres, nous avons con­tin­ué jusqu’à l’é­cluse 1 de Baye. Une base nau­tique y a été amé­nagée à côté de l’E­tang de Baye, avec une plage pour pou­voir se baign­er, aux beaux jours.

Dans un virage ser­ré à droite, le Canal du Niver­nais se pour­suit par quelques tun­nels des Voutes-de-la-Colan­celle. La végé­ta­tion s’é­tend loin dans le canal et il est très étroit jusqu’à ce qu’un long tun­nel appa­raisse der­rière le pre­mier virage. Après le tun­nel, nous voyons briève­ment le ciel entre des rives escarpées pour devoir emprunter un peu plus loin à tra­vers deux tun­nels. Ensem­ble 3 km.

16 éclus­es

A Port Brûlé la numéro­ta­tion des éclus­es change. Peu de temps après l’autre, il y a 16 éclus­es à Sardy-lès-Epiry. Plusieurs points d’ar­rêt ont été con­stru­its. Mais nous n’ex­plorerons pas plus loin ; cette autre moitié du canal est pour une autre fois. Nous retournons à Châtillon-en-Bazois.

Le Canal du Niver­nais con­tin­ue jusqu’à Auxerre

CHÂTILLON-EN-BAZOIS

Située sur un coteau escarpé, la com­mune est dom­inée par un grand château. Il est situé aux portes du Mor­van, région boisée et à l’époque bûch­er de la France, dans le départe­ment de la Nièvre.

Le château de Châtillon-en-Bazois

Comme tant d’en­droits en France, il y a aus­si eu un exode, mais celui-ci s’est quelque peu redressé ces dernières années. De nom­breux étrangers sont venus s’in­staller ici. 

Tous les efforts ont été faits pour ren­dre le site attrac­t­if et un beau port de plai­sance a été con­stru­it, qui est en par­tie util­isé par la société de loca­tion de bateaux Les Canalous.

Restau­rant La Guinguette et bloc san­i­taire du port à Châtillon-en-Bazois

Excep­tion­nel ici, c’est que le port dis­pose d’un bloc san­i­taire où l’on peut pren­dre une bonne douche chaude. Un cadeau de bien­v­enue après une semaine humide dans notre cas.

Nous ter­mi­nons la balade en prof­i­tant d’un bon moment dans l’ex­cel­lent restau­rant du port La Guinguette.

Il y a aus­si un grand super­marché et plusieurs options de restau­ra­tion dans la char­mante petite ville de Châtillon-en-Bazois. 

Bateau : Tar­pon 42 avec 4 cab­ines et 10 couchettes + le car­ré convertible

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ENFIN

Nous avons amené un cuisinier étranger sur un bateau qui a écrit ses expériences :

En haut — En bas — Dans et à côté de l’eau

Les pre­miers jours à bord, vous regardez prin­ci­pale­ment l’eau.

Com­ment l’eau dans le canal coule générale­ment droit ou ser­pente joyeuse­ment à d’autres endroits, com­ment le vent évoque de légères ondu­la­tions à la sur­face, com­ment la pluie arrose ses gouttes d’une main douce ou dure ou com­ment le soleil trans­forme le gris en un miroir argen­té aveuglant . Au bout de quelques jours, les gens regar­dent déjà ce que la banque bâbord ou tri­bord a à offrir.

Et c’est beau­coup sur Le Canal du Niver­nais. “Regardez, un héron !”, crie le cap­i­taine. Les jours suiv­ants nous n’avons plus ou moins peur d’un héron, c’est plein de hérons ici. On a par­fois l’im­pres­sion qu’ils jouent un jeu avec nous : ils restent figés jusqu’à ce que le bateau soit proche pour repar­tir au tout dernier moment et nous atten­dre encore un peu plus loin. Beau­coup de hérons c’est aus­si beau­coup de pois­sons et cela se voit aux nom­breux pêcheurs qui ont instal­lé leurs tentes le long des berges.

Là, une buse !’. Il est mer­veilleux de déter­min­er com­ment ces oiseaux de proie se sen­tent par­faite­ment là où il y a de l’air chaud ascen­dant « ther­mique » et com­ment ils l’u­tilisent habile­ment pour plan­er et plan­er en mou­ve­ments cir­cu­laires. Mal­heureuse­ment, nos con­nais­sances ornithologiques sont trop lim­itées car il peut aus­si y avoir un Mon­tagu ou busard des roseaux, des mouch­es, des chou­cas et milans, des pies, des cor­beaux et même un geai errant croise notre chemin.

Spec­tac­u­laires sont les cigognes qui nichent ici au mois d’avril. Par­fois, ils con­stru­isent ce nid avec l’aide d’amoureux de la nature qui ont érigé un poteau avec une plate-forme sur laque­lle la cigogne peut con­stru­ire davan­tage, par­fois ils le font tout seuls sur la branche cassée d’un arbre.

Fil­ip, un réfugié belge venu s’in­staller ici dans la région, nous racon­te que de nom­breux arbres souf­frent de la sécher­esse. Ils ont dû abat­tre deux chênes près de chez eux car ils con­sti­tu­aient une men­ace pour leur mai­son. Ils ont main­tenant assez de bois pour se réchauf­fer pour les hivers à venir, mais ça fait tou­jours mal de pos­er un vieil arbre. On se récon­forte avec les arbres qui ont survécu à l’hiv­er et qui sont en pleine flo­rai­son ou en feuilles.

La végé­ta­tion lux­u­ri­ante le long des berges du canal est égale­ment un régal pour les yeux. Ils for­ment une belle palette de couleurs que tout pho­tographe ama­teur ou pein­tre du dimanche peut appréci­er. Ici aus­si, notre con­nais­sance de la flo­re est insuff­isante, mais nous recon­nais­sons les pis­senl­its, les mar­guerites et les primevères comme des botanistes accomplis.

La nature est générale­ment belle, mais par­fois dure et impi­toy­able. Au cours de notre voy­age, nous avons vu plusieurs car­cass­es de chevreuils qui ont ten­té de se désaltér­er en buvant l’eau du canal, mais qui n’ont mal­heureuse­ment pas réus­si à débar­quer. Les éclusiers veil­lent à ce que les pau­vres ani­maux soient sor­tis de l’eau. Félic­i­ta­tions à ces éclusiers, au fait : ils vous atten­dent tou­jours à bras ouverts, ont le temps de dis­cuter et de racon­ter une his­toire et ils veil­lent à ce que vous puissiez con­tin­uer votre voy­age en toute sécurité.

Les nom­breuses maisons d’é­clusiers nous rap­pel­lent l’époque où l’é­clusi­er et sa famille vivaient et tra­vail­laient réelle­ment à une écluse spé­ci­fique. Main­tenant, ils con­duisent leur voiture d’une écluse à l’autre, jusqu’à ce qu’un autre garde prenne le relais dans un nou­veau secteur.

Nav­iguer sur un canal, j’ai bien peur qu’il n’y ait rien de plus ennuyeux au monde !”, m’a crié un ami en par­tant. J’e­spère que le petit réc­it que vous venez de lire prou­ve le con­traire. Et puis je garde la déli­cieuse nour­ri­t­ure et les bois­sons que nous avons dégustées à bord comme un secret bien gardé. 

Pho­tos © Georges Janssens

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