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La fabuleuse histoire des platanes du canal du Midi

Solène, canal reporter, 14 avril 2023

Categories liées à l'article: Canal du Midi, Carnet de voyage.

Que serait le canal du Midi sans ses emblé­ma­tiques pla­tanes ? Si aujourd’hui on ne l’imagine plus sans ces arbres, ils n’ont pas tou­jours fait par­tie du paysage. Il faut savoir que le canal du Midi, c’est 45 000 arbres, majori­taire­ment des pla­tanes, mais aus­si des cyprès, et autre essences plan­tées le long des berges. 

Retraçons la fab­uleuse his­toire des pla­tanes du canal du Midi, avant de se pos­er la ques­tion de leur avenir mal­heureuse­ment fatal. 

De la construction du canal du Midi à la plantation des platanes

Au moment de la con­struc­tion du canal du Midi, entre 1666 et 1681, il n’y avait pas d’arbres de prévus sur les berges. Pierre-Paul Riquet, à l’origine de sa con­struc­tion, est nom­mé Seigneur par le Roi, de ce fief de 240 km de long, sur env­i­ron 40 mètres de large. Il louait ces ter­res aux fer­miers du coin qui en ont fait des potagers, ou des champs de céréales. Il y avait alors très peu d’arbres sur les plats-bor­ds du canal du Midi

Les suc­cesseurs de Pierre-Paul Riquet firent planter des mûri­ers et des saules. Ces plan­ta­tions avaient un dou­ble objec­tif : sta­bilis­er les berges du canal, et inciter à l’élevage du ver à soie. Bien que ce n’était pas le but, la plan­ta­tion de ces arbres a apporté bien du con­fort à ses usagers. La nav­i­ga­tion sur le canal est dev­enue bien plus agréable, notam­ment en été, sous l’ombre de ces arbres. 

Mais quand la pro­duc­tion de la soie a pris fin dans les années 1770, les mûri­ers sont rem­placés par les peu­pli­ers d’Italie, plus pro­duc­tifs en bois qui ser­vait à fab­ri­quer des bateaux et à se chauf­fer. A côté des maisons éclusières et des ouvrages d’art, on trou­vait des arbres fruitiers. On trou­vait aus­si sur le canal du Midi, quelques pins et cyprès. Le canal du Midi était très végé­tal­isé. A la Révo­lu­tion, on comp­tait env­i­ron 100 000 arbres con­tre 45 000 à l’origine. 

C’est sous Napoléon, au pre­mier quart du XIXème siè­cle que furent plan­tés les pre­miers pla­tanes sur le canal du Midi. Cet arbre d’alignement était très util­isé sur les routes pour faire de l’ombre aux sol­dats, qui arrivaient moins fatigués par le soleil sur les champs de bataille. Au départ, les pla­tanes étaient plan­tés pour rem­plac­er chaque arbre coupé. A par­tir de 1860, une grande cam­pagne de plan­ta­tions est lancée. Le canal était alors géré par la com­pag­nie des chemins de fer du Midi qui exploitait égale­ment ces arbres. 

L’arrivée du chancre coloré 

Le chan­cre col­oré est un champignon destruc­teur, qui s’attaque aux pla­tanes. Cette mal­adie est incur­able, aucun vac­cin n’a pu être trou­vé mal­gré les nom­breuses recherches. 

Le chan­cre col­oré serait arrivé dans le Midi en 1945, dans les caiss­es de muni­tions des sol­dats améri­cains lors des débar­que­ments en Provence. Le champignon s’est surtout dévelop­pé en région PACA, avant de se déplac­er vers le Languedoc-Roussillon. 

Les pla­tanes du canal du Midi sont offi­cielle­ment touchés depuis 2006. Entre 2006 et 2011, Voies Nav­i­ga­bles de France (VNF) a ten­té de con­tenir le phénomène, en faisant abat­tre et brûler, petit à petit les arbres malades, mais en 2011, la mal­adie s’était propagée à grande vitesse. Fin 2020, plus de la moitié des pla­tanes (26 000 sur les 42 000) étaient abat­tus. Cer­taines munic­i­pal­ités essayent de résis­ter, pour con­serv­er la si jolie carte postale, mais inéluctable­ment tous les pla­tanes devraient dis­paraître du canal d’ici 2035.

Quel avenir pour les arbres sur le canal du Midi ? 

VNF replante sys­té­ma­tique de nou­veaux arbres à la place des pla­tanes abat­tus : chênes chevelus, mic­o­couliers, érables, tilleuls ou encore peu­pli­ers blancs. Mais il faut laiss­er le temps à la nature, et la si jolie voûte arborée met­tra des décen­nies à se dessin­er à nou­veau, et pro­cur­er l’ombre si appré­ciée des plaisanciers. 

Les 1ers arbres plan­tés don­nent déjà de l’ombre, et cer­tains secteurs restent encore plutôt préservés, ce qui n’enlève rien au charme du canal du Midi, classé au pat­ri­moine mon­di­al de l’Unesco.

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